La Grèce a apporté beaucoup au monde antique et contemporain. Voici quelques exemples parmi les plus édifiants.
La Fontaine a été fabuleusement inspiré par Esope. Esope est un fabuliste grec, il serait né vers 620 avant JC et mort en 560 avant JC. On connaît peu de choses d’Esope. C’est un personnage semi légendaire.
Beaucoup d’hypothèses ont été fondées sur ses origines. La plus courante est celle d’un esclave Phrygien affranchi, il aurait vécu à la cour de Lydie. D’après Plutarque, il aurait été mis à mort par les Delphiens.C’était un esclave disgracieux et boiteux, son nom signifie « pieds inégaux ». Il aurait été esclave de plusieurs maîtres. Le roi de Lydie l’aurait envoyé en mission dans de nombreuses cités grecques et il aurait voyagé également en Afrique et en Orient.
Les courtes fables ou apologues (elles mêmes inspirées de contes orientaux) dont il serait l’auteur faisaient partie de la tradition orale. Les acteurs de ses fables mettent en scène des animaux dont le comportement est une véritable morale pour l’homme.
Plusieurs thèmes y sont développés : la difficulté de changer son destin, l’avarice « posséder sans jouir n’est rien », la solidarité « l’union fait la force », l’amitié, la tromperie de la flatterie, la valeur de l’effort, du travail, l’art de savoir utiliser son talent, la justice etc. Ces fables étaient connues des athéniens dès la fin du VIe siècle av JC. Elles furent recueillies par Démétrios de Phalère dès la fin du Ve siècle. On peut dire que ces fables font partie de la culture des populations indoeuropéennes et sans doute les plus lues de la Littérature. Vers le Ier et IIe siècle avant JC, le poète grec Babrias donna une version en vers de ces récits ou apologues. Phèdre écrivain versifia en latin les 123 fables.
Les écrits d’Esope influencèrent la littérature occidentale, le Moyen-Age et plus tard notre célèbre Jean de La Fontaine. Celui-ci d’ailleurs ne se cachait pas des sources de ses célèbres fables. Esope fut son plus grand inspirateur.
Le corbeau et le renard - Esope
Un corbeau déroba un morceau de viande et alla se percher sur un arbre.
Un renard, l’ayant aperçu, voulut se rendre maître du morceau.
Posté au pied de l’arbre, il se mit à louer la beauté et la grâce du corbeau :
« A qui mieux qu’à toi convient-il d’être roi ? En vérité tu le serais, si tu avais de la voix !
« Le corbeau voulant lui montrer qu’il n’en était pas dépourvu, laissa tomber la viande et dit :
« Ô corbeau, si tu avais aussi de l’intelligence Il ne manquerait rien pour être le fou de tous Les animaux »
Avis aux sots.
Le renard et le corbeau - Jean de la Fontaine
Maître corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
« hé ! bonjour, Monsieur du corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »
A ces mots le corbeau ne se sent plus de joie ;
Et pour montrer sa belle voix.
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »
Le corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
La fourmi et le hanneton - Esope
Par un jour d’été, une fourmi, errant dans la campagne Glanait du blé à la mauvaise saison.
La voyant faire, un hanneton s’étonna de la trouver si dure à la tâche,
Elle qui travaillait à l’époque même où les autres animaux oublient leur labeurs pour jouir de la vie.
Sur le moment, la fourmi ne dit rien.
Mais plus tard L’hiver venu, quand la pluie eut détrempé les bouses
Le hanneton, affamé vint la trouver pour lui quémander quelques vivres :
« O hanneton ! » lui répondit alors la fourmi, « si tu avais travaillé au temps où je trimais et où tu me le reprochais, tu ne manquerais pas de provisions aujourd’hui. »
La cigale et la fourmi - Jean de la Fontaine
La cigale,ayant chanté tout l’été
Se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue
Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine.
La priant de lui prêter quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle
Je vous paierai, lui dit-elle
Avant l’Oût, foi d’animal
Intérêt et principal.
La fourmi n’est pas prêteuse
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? J’en suis fort aise
Et bien ! dansez maintenant
Le philosophe Aristote serait-il l'inventeur de la photo ?
Le philosophe décrivait le fonctionnement d’une éclipse solaire qu’il avait étudiée à l’intérieur d’une pièce obscure dont un des murs comportait un petit trou : les rayons du soleil, réfléchis par les objets, pénétraient par le trou situé dans le mur et projetaient une image inversée (de haut en bas et de droite à gauche) des objets sur le mur d’en face. C’est le principe du sténopé. Du Grec stenos (étroit) et ôps (oeil).
Au XVe siècle, Léonard de Vinci fut le premier à étudier en détail le phénomène de la camera obscura et à le comparer au mécanisme de la vision humaine.
En 1593, Gambattista della Porta (1538-1615) décrivit dans son livre La Magie Naturelle un procédé permettant de reproduire fidèlement des gravures. L’appareil utilisé était un sténopé ou camera obscura (chambre obscure en latin).
A noter
En Grec, photographier veur dire : écrire avec de la lumière.
L’astrolabe est l'un des plus anciens instruments de navigation qui mesure l'angle formé par l'horizon et un corps céleste donnant ainsi la latitude exacte mais pas la longitude. Aux XVIe et XVIIe siècles, il servait aussi pour les horoscopes. L'astrolabe planisphérique, projection stéréographique, peut être considéré comme l'un des chefs d'œuvre du génie géométrique grec.
Vers 200 avant J-C, Erathostène évalue la circonférence de la terre. Utilisant le parallélisme des rayons solaires Eratosthène mesura la différence d'angle de ces rayons entre deux villes dont la distance était connue. Le résultat lui permit de déduire la circonférence terrestre. Vers 150, Hipparque, fondateur de l'astrométrie et considéré comme le plus grand astronome de l'antiquité, invente l'astrolabe. Quelques années plus tard, il crée une échelle (magnitude) de la luminosité apparente des étoiles et établit une carte détaillée du ciel.
En 134 avant J-C, il réalise un catalogue de 1025 étoiles classées selon leur éclat et découvre la précession des équinoxes. On doit aussi à Hipparque l'usage de parallèles et de méridiens pour les mesures sur Terre, la détermination de son inclinaison sur l'écliptique, l'explication des éclipses et la découverte de la précession des équinoxes (mouvement conique décrit par l'axe de rotation de la Terre en 26000 ans). L'astrolabe, largement utilisé et amélioré par les navigateurs arabes au moyen âge, est revenu en usage en Europe vers l'an 1000. Il a évolué peu à peu pour donner naissance au sextant, plus sophistiqué et précis, au XVIIIe siècle.
La porte d’Eole de Héron d’Alexandrie. Bien avant Denis Papin les savants Grecs se penchèrent sur le moyen de soulever ou rouler de lourdes charges par des moyens mécaniques afin de soulager les hommes. L’un d’eux, Héron d’Alexandrie ou Héron l’Ancien (1er siècle après J.C), Ingénieur, mécanicien et mathématicien, inventa un système baptisé l’éolipyle (porte d’Eole). Cette machine était une chaudière hermétique remplie en partie d’eau que l’on plaçait sur le feu. De cette chaudière sortaient deux tubes creux reliés à une sphère pouvant tourner autour d’un axe horizontal. De cette sphère, deux autres tubes perpendiculaires à l’axe laissaient sortir la vapeur qui faisait tourner la sphère par propulsion.
Hélas cette invention fut abandonnée ! A cette époque les hommes ne croyaient qu’à la traction animale et humaine et ces nouvelles machines étaient considérées comme des inventions diaboliques. L’obscurantisme religieux faisait des ravages, et les savants étaient souvent bannis et excommuniés quand ils n’étaient pas brulés vifs, considérés alors comme des sorciers.
Ce génial visionnaire écrivit aussi un traité sur les pneumatiques et inventa la formule pour calculer l’aire d’un triangle. Il inventa également le premier groom pour ouvrir les portes automatiquement dans les temples. Il est considéré comme l’inventeur des premiers automates. C’est grâce à Denis Papin (1647 - 1712), qui reprit le système de cette invention géniale, que commença réellement la révolution des machines à vapeur. Siècle après siècle le système fut amélioré jusqu’à notre célèbre cocotte minute.
Le mystère du mécanisme d’Anticythère enfin résolu ! En l’année 1900, le grec Elias Stadiatos, alors parti pour pêcher des éponges près de l’île d’Anticythère, découvrit les restes d’un bateau de transport romain, enfoui à une profondeur de 42m.
Après avoir fait remonter à la surface diverses statues et objets anciens, les archéologues ont trouvé de curieuses pierres, qui se sont révélées être en fait des morceaux de rouages en bronze qui avaient résisté à la corrosion, et datant de la Grèce antique, au IIe siècle avant Jésus Christ. Depuis, plusieurs générations de scientifiques se sont penchés sur le rôle de ces rouages, de la structure de la machine qu’ils constituaient... Le mécanisme, auquel on a octroyé le nom du site où il a été découvert, est longtemps resté un mystère.
Très tôt, les esprits se mettent d’accord sur un point : la machine d’Anticythère est un calculateur ; mais personne n’arrive à se mettre d’accord sur ce qu’elle est censée calculer. Ce qui est plus dérangeant, c’est que l’histoire de l’Europe n’a vu apparaître son premier calculateur qu’avec une invention de Blaise Pascal en 1641 (la "Pascaline"), capable d’effectuer des additions. Les Grecs, pourtant peu réputés pour leur technologie, auraient eu dix-sept siècles d’avance sur les autres civilisations ! Constitué de plus de soixante-dix pièces dont une trentaine de rouages, le mécanisme est resté pendant longtemps un véritable casse-tête pour les différents mathématiciens, informaticiens, astronomes, et historiens qui ont travaillé dessus au cours du XXe siècle.
En Europe, la monnaie est inventée vers 650 av. J.C. chez les Grecs d’Asie Mineure, en Lydie (Turquie). En plus du troc, on commence à utiliser des petits globules d'électrum formés d'un alliage naturel d'or et d'argent découverts dans le fleuve Pactole.
Ces premières monnaies portent les poinçons des banquiers qui les utilisent. Puis, vers 575, elles portent l’emblème de la cité émettrice. On utilise Pégase pour Corinthe et la chouette pour Athènes. Il arrivait fréquemment que d'autres cités les refrappent à leur propre compte.
Pour éviter la fraude, le roi lydien Crésus (560-546 av. J.C.) crée une monnaie où les pièces sont toutes identiques. Il remplace les globules d’électrum par une monnaie d'or – la créséide – et une autre d’argent que l'on marque par un lion et un taureau qui s’affrontent.
A cette époque est inventé le coin-matrice, permettant d’obtenir des empreintes en relief sur les monnaies. La frappe des pièces se poursuit avec de l’or et de l’argent, puis le cuivre et le bronze se généralisent dès la conquête romaine.
Drachme et obole (qui vaut 1/6e de drachme) fondent le système monétaire grec.
Selon Pausanias, c'est Héracles qui aurait fondé les Jeux Olympiques et aurait appelé l'endroit Olympie. Il eut l'idée de faire disputer une course à ses frères et de décerner au vainqueur une couronne de feuilles d'olivier sauvage.
Il décida que ces jeux auraient lieu tous les cinq ans parce que lui est ses frères étaient au nombre de cinq. Une seule épreuve de course à pied disputée en une seule journée. Ainsi débute les J.O. Très vite ils deviennent un idéal pour les jeunes hommes et acquièrent une incroyable renommée, des émissaires parcourent le pays pour inviter le peuple aux Jeux Sacrés. On y célèbre les noces du corps et de l'esprit, car, en marge des épreuves, musique et poésie accompagnaient les performances. les Grecs considèrent que les facultés saines de l'esprit ne peuvent s'épanouir que dans un corps sain. L'athlète doit être le premier, le meilleur, d'autant qu'il n'y pas de place de second sur le podium.
Il était alors interdit aux femmes mariées d'assister aux Jeux, sous peine de mort.
Les Jeux Olympiques, 6 jours d'épreuves antiques
La création des Jeux Olympiques est attribuée soit à Zeus, soit à Pélops, roi de Phrygie et grand-père d'Hercule, soit à Héraclès. Les Grecs de l'Antiquité participent à quatre principales célébrations d'athlétisme. Les premières sont les jeux qui sont organisés à Olympie en 776 avant Jésus-Christ. Les Grecs s'en servent de référence pour dater les événements historiques. Ils débutent à l'apparition de la première nouvelle lune après le solstice d'été. Ce sont les dieux olympiens qui inaugurent les jeux. Knossos lutte contre Zeus, Apollon contre Arès et Hermès.
Premier jour
Ce sont les cérémonies religieuses. Les athlètes se prosternent devant les 80 autels du temple de Zeus. Les femmes n'ont pas le droit de participer aux jeux sous peine de mort. Pendant toute la durée des jeux, la prêtresse de Déméter est présente.
Deuxième jour
Dix magistrats dirigent le défilé d'ouverture et surveillent le bon déroulement des épreuves. Les premières courses commencent. Les Spartiates sont les vedettes, champions des courses de fond (de 7 à 84 tours de stades). Deux épreuves majeures : Dromos (course de vitesse) - Diaulos (demi-fond).
Troisième jour
C'est le jour du Pentathlon : course, lancer de disque, lutte, javelot et sauts (hauteur et perche). Le vainqueur est celui qui remporte au moins trois épreuves dont la lutte.
Quatrième jour
Epreuve de pugilat. Les guerriers se battent avec des gants de cuir lestés. La mort est souvent au rendez-vous. Pancrace : épreuve qui mélange la lutte et le pugilat.
Cinquième jour
Courses de char : les esclaves y risquent leur vie au nom de leur maître. C'est bien sûr le propriétaire du char qui est honoré si son attelage est victorieux. L'esclave, quant-à lui, peut espérer être affranchi.
Sixième jour
Course en armes avec harnachements et boucliers. Banquet de clôture.
Que représentent les anneaux olympiques ?
Les 5 continents : Bleu = Europe • Jaune = Asie • Noir = Afrique • Vert = Océanie • Rouge = Amérique.
L'alphabet d'ici, Phénicie aussi ! En ces temps informatiques où le langage écrit prend une importance de plus en plus grande pour communiquer échanger ou partager le savoir, n’oublions pas que cet alphabet où les signes constituent le code de notre écriture ont été inventés durant les temps Antiques.
En 1300 avant JC les Phéniciens offrent l’alphabet à l’humanité. Il reste peu de choses du peuple Phénicien et de sa civilisation; longtemps ils furent considérés comme des navigateurs simples et rustres, et même cruels pratiquant des sacrifices. (description des phéniciens par les récits Homère dans l’Odyssée)”. Des Phéniciens apportaient des foules de breloques dans leur vaisseau noir.”
En réalité les Phéniciens furent les meilleurs navigateurs de l’Antiquité selon les anciens”. Ils avaient non seulement un sens aigu du commerce, de la communication mais aussi une remarquable créativité et ingéniosité. Les étoiles n’avaient pas de secret pour eux, ils se dirigeaient dans la mer grâce à elles qui leur servait de guide.
C’est la chute du monde Mycénien qui permet aux Phéniciens de dominer la mer. Au départ le territoire de Phénicie se limitait au Liban, cette terre boisée et fertile était étroite, et il durent aller chercher dans la mer et les rivages les ressources que ce territoire ne leur offrait pas, ils étendirent leurs terres par certaines régions de la Syrie, Israël, la Palestine.
Ils firent la conquête de beaucoup de territoires en bordure de la Méditerranée orientale , Malte, la Sardaigne et la Sicile. Ils fondèrent de brillantes cités telles que Tyr Sidon Arvad, Byblos, Berytos (Beyrouth) Kition à Chypre, Mozia (en Sicile) Gadès (Cadix) Malaca (Malaga) dansla péninsule ibérique... Carthage en Afrique du Nord... Ils usèrent de beaucoup de courage et d’astuce pour affronter les horizons nouveaux, ils s’attachaient à améliorer leurs embarcations grâce au bitume par le calfatage, ils construisirent des enceintes pour protéger les hommes et les marchandises. Ils transportaient dans des amphores rondes et ventrues des denrées alimentaires (huile, grain, blé ou orge, des tissus couleur pourpre (teinte issue du murex, des bronzes magnifiques, des parfums, des pierres précieuses. leur monnaie d’échange était ce que l’on appelait la verroterie.
Notons au passage que le terme Phénicien vient du grec phoenix qui veut dire pourpre. Ainsi s’était développée une véritable culture propre influencée surtout par les éléments orientaux égyptiens.
Il fut créé pour répondre à une meilleure communication nécessaire et rapide, après la chute de Mycènes les grecs n’avaient plus d’écriture (Hérodote). Il existait avant d’autres systèmes d’écriture.
• En Egypte les pictogrammes appelés les hyéroglyphes
• En Mésopotamie les sumériens utilisaient un système analogue à celui des Egyptiens en le simplifiant par un réseau de lignes en forme de clous ou coins (écriture cunéiforme).
• En Crète l’écriture fut essentiellement phonétique dans laquelle les signes isolés prenaient une valeur syllabique. Les phéniciens s’inspirèrent de l’évolution de ces trois systèmes en s’attachant au phonétique plutôt qu’au pictogramme.
Le nombre de lettres de l’alphabet phénicien est de 22, il s’écrit comme l’arabe et l’hébreu de droite à gauche, il ne comporte que des consonnes. Le mystère de la signification des lettres de cet alphabet fut percé par le français l’abbé Barthélémy en 1758. Ce qui permit cette découverte fut l’inscription bilingue en grec et phénicien découverte sur la base d’une statuette la Cippe de Malte dédiée au dieu protecteur de la cité de Tyr.
La phénicie disparait avec la conquête d’Alexandre le Grand en 332 avantJC. L’alphabet phénicien fut alors supplanté par le grec comme langue écrite. Les Grecs ajoutèrent des voyelles au XIIe siècle avant JC. Plus tard ce furent les étrusques qui le transmirent aux romains, lesquels firent quelques petites rectifications. L’alphabet latin prit ainsi naissance dont la majorité des européens a répandu l’usage dans le monde entier.
Notons que l’alphabet phénicien ne fut pas seulement à l’origine des alphabets grec et latin, des peuples voisins s’en servirent : les araméens, les hébreux, les peuples de Transjordanie. L’écriture araméenne fut diffusée par les perses jusqu’à Babylone, cette écriture nommée “lingua franca du proche orient” fut supplantée par l’arabe avec la conquête islamique.
Nous pouvons dire que ce petit peuple Phénicien qui tint une si petite place sur la carte a su offrir au monde la plus belle des inventions qu’est l’alphabet et par là même le principe d’échange et de partage depuis trois millénaires.
Le progrès intellectuel de l’écriture phénicienne par rapport au système cunéiforme des hiéroglyphes réside dans le fait qu’elle était entièrement phonétique ; elle n’utilise plus comme le faisaient les écritures précédentes pour pallier les ambiguïtés de leur graphies, des compléments de sens ou des indicateurs grammaticaux. Chaque signe représente une consonne précise et une seule. La seconde étape, pour parvenir à un système qui note tous les sons de la langue est franchie par les grecs. Ils inventent les voyelles.
Si les voyelles n’existent pas dans la langue phénicienne c’est sans doute parce que leur figuration n’est pas nécessaire à la compréhension du texte. Les racines sémitiques sont généralement composées de trois consonnes et les consonnes sont elles-mêmes très nombreuses, ce qui donne beaucoup de possibilité de combinaisons différentes. Il n’y a guère d’homophones et donc peu de risques d’erreur de lecture. Dans la langue grecque, comme dans toutes les langues indo-européennes, le rôle des voyelles est essentiel.
Les grecs ont gardé les consonnes phéniciennes qui pouvaient correspondre à leur langue et, pour transcrire la première de leur voyelle, Alpha, ils empruntèrent aux Phéniciens une consonne qui restait inemployée en lui donnant une autre valeur phonique.
Ainsi naquit la voyelle alpha emprunté à la consonne sémitique désignant la tête de bœuf. Puis ils inventèrent les voyelles epsilon, omicron et upsilon, plus tard les voyelles iota et oméga, et enfin les voyelles phi, khi, psi.
Au début les signes s’écrivaient de droite à gauche, puis le sens de l’écriture fut inversé de gauche à droite, en passant par le boustrophédon, (c'est-à-dire que l’on écrivait une ligne dans un sens et la suivante dans l’autre, comme le bœuf en labourant fait des allers et retours d’un bout à l’autre du champ.
L’alphabet grec va servir de modèle à d’autres pays de langue indo-européennes (ou caucasiennes). Sa propagation suit exactement le christianisme.
Les Grecs inventèrent aussi
La littérature
En plus des plus grands chefs-d’œuvre de l’art grec classique : le Parthénon, les Propylées, l’Erechthéion et le temple d’Athéna Nikê… que les Grecs nous ont laissés, ils ont inventé les genres littéraires. Voici une description non exhaustive de leur apport au niveau de la littérature et du théâtre.
Le théâtre
La tragédie d'Eschyle, Sophocle, Euripide.
La comédie d'Aristophane et de Ménandre
Étymologiquement, la comédie est une chanson de village ou de campagne, le kômos désignant un cortège rustique en l'honneur de Dionysos, où des paysans ivres, montés sur des chars et barbouillés de lie de vin, échangeaient avec le public des plaisanteries grossières. La comédie est donc liée au vin, à la danse, à la fécondité, à l'érotisme, à l'indécence, à la grossièreté ; les attaques personnelles sont fréquentes et d'une audace inouïe, notamment contre les hommes d'État qui sont ridiculisés et injuriés sans ménagement ; le langage y est cru et brutal.
La poésie lyrique en Grèce
Alcée, Sappho, Pindare...
Dans le courant du VIIe et du VIe siècle, la poésie lyrique remplace l'épopée pour exprimer les choses du cœur : l'amour, l'amitié, la haine, la rancœur, l'amertume, mais aussi les émotions collectives que suscitent les grands événements de la vie de la cité, les fêtes religieuses ou patriotiques, les victoires à la guerre ou dans les grands jeux, les réjouissances de toutes sortes, etc. Monodique ou chorale, la poésie lyrique s'accompagne d'instruments de musique : le barbiton, la lyra, la chélys ou le luth, qui permet au poète d'accompagner son propre chant (Alcée, Sappho, Anacréon), les instruments à vent qui accompagnent les chœurs dans les épinicies (Pindare).
L'histoire
Hérodote, Thucydide.
L'histoire est l'écriture de la destinée des hommes dans le temps, l'écriture du monde tel qu'il est traversé et animé par la volonté du destin. Dans sa première acception, l'histoire (historía) est définie par Hérodote comme une enquête, une recherche. Les premiers historiens étaient étroitement attachés à des cités, dont ils ont écrit les récits de fondation ou à des familles illustres, qui leur ont demandé d'écrire leurs généalogies plus ou moins mythiques.
L'éloquence
Démosthène.
L'éloquence est, par excellence, l'art de la persuasion par la parole, publique ou privée. Elle apparaît dès l'origine de la littérature grecque : les épopées homériques sont déjà farcies de discours.
La philosophie
Platon, Aristote.
On ne répétera jamais assez que les Grecs sont les inventeurs de la philosophie, entendue dans son acception étymologique et complète amour de la sagesse. Avant les Grecs, toutes les civilisations ont développé des formes de sagesse et certaines nous les ont transmises dans des recueils de sentences. Mais les Grecs ont pour la première fois « aimé » la sagesse pour elle-même, au-delà de ses aspects utilitaires indispensables à la vie des hommes en société.
Le roman
Notamment le roman pastoral Daphnis et Chloé de Longos au IIIe siècle.
La géographie et les récits de voyages
Le Périégète ou Description de la Grèce de Pausanias, vers 150.
La biographie
Les Vies des philosophes de Diogène Laërce vers 180...
Par rapport à la littérature latine, exclusivement écrite en latin, la littérature grecque a reconnu une valeur littéraire à la diversité de ses dialectes qui ont toujours été très forts et qui ont contribué à l'émergence et au rayonnement de genres littéraires et d'œuvres nouvelles . On estime à plus de 1200 le nombre des tragédies grecques composées durant la période classique. De cet immense répertoire, il ne nous reste que sept pièces d'Eschyle (dont nous connaissons les titres de près de 80 pièces), sept pièces de Sophocle (qui avait composé plus de cent pièces de théâtre) et dix-sept tragédies d'Euripide, le plus lu et le plus imité des tragiques grecs, lui aussi l'auteur d'une centaine de pièces.
L'épopée
L'Iliade et l'Odyssée d'Homère.
Article de Dominique Téolis
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