Quelques Grecs célèbres

Róza Eskenázy

Née vers 1890 et décédée le 2 décembre 1980, Roza Eskenazi (Ρόζα Εσκενάζυ) était une des plus célèbres chanteuse grecque de Rébétiko.

Elle débute une carrière de danseuse à Tessalonique, puis devient chanteuse à Athènes. Elle tourne avec deux artistes de cabaret arméniens, Seramous et Zabel. Roza Eskenazi chante en grec, en turc et en arménien. Le compositeur et producteur Panagiotis Toundas la découvre dans les années 1920 et la présente à Vassilis Toumbakaris de Columbia Records qui l'enregistre.

Ce coup de pouce lui permet d'étendre carrière au delà de la Grèce. Elle donne des concerts en Egypte, en Albanie et en Serbie, accueillie avec enthousiasme par les communautés grecques et turques. Vers ses 60 ans, le Smyrneiko (musique d'İzmir) et le Rébétiko n'ont plus le vent en poupe en Grèce. Ces musiques sont remplacées par d'autres plus modernes. Mais tout change dans le début des années 1970 lors de la dictature militaire en Grèce. La jeunesse grecque retrouve alors ses racines dans le Rébétiko qui représente le chant du peuple pauvre et opprimé. Roza Eskenazi retrouve alors sa popularité. Avec Ríta Abatzí, elle demeure l'une des chanteuses les plus populaires de la Grèce de l'époque d'avant-guerre.

Mikis Theodorakis

Mikis Theodorakis (Μιχαήλ Θεοδωράκης) est né le 29 juillet 1928 sur l'île de Chios. Il a composé plus de 1000 musiques et chansons, dont le célèbre Sirtaki du film Zorba le Grec produit en 1964, ou Z du réalisateur Kosta Gavras.

Homme de gauche jusqu'en 1980, il s'est opposé à la junte militaire en 1967, ce qui lui a valu un emprisonnement. Il s'est présenté comme candidat de la Nouvelle Démocratie,  parti de droite du centre. En 1990, il a été élu au parlement Grec puis a été nommé ministre par Constantin Mitsotakis.

Il s'est beaucoup battu contre la drogue et le terrorisme en Grèce et a développé la culture et l'éducation dans son pays. Il a également été un acteur important dans l'amélioration des relations diplomatiques entre la Grèce et la Turquie.

Aristote Onasis

Aristote Onasis (Αριστοτέλης Σωκράτης Ωνάσης) est né à Smyrne en 1906. Célèbre pour sa fortune colossale, l'armateur grec Onasis fut l'amant de la chanteuse Maria Callas (notre photo) et le mari de Jacqueline Kennedy.

Il a largement contribué au développement du pétrole dans le monde. Il achète des cargos pour le transport de l'or noir et négocie des contrats avec Al Saoud en Arabie Saoudite. Ses relations avec les Américains sont très souvent tendues et se dégradent rapidement. Cela ne l'empêche pas de devenir un des hommes les plus riches du monde.

Son ascension fulgurante s'arrête soudain quand son fils Alexandre meurt d'un accident d'avion en décollant d'Athènes. Onasis se retire du monde et perd le goût des affaires. Il meurt le 15 mars 1975 à l'âge de 69 ans.

El Greco

La Renaissance connut un peintre bien étrange : un Grec d'influence vénitienne qui fut considéré comme un peintre Espagnol.

Celui qui s'intéresse à la peinture connaît bien évidemment El Greco. De son vrai nom, Dhomínikos Theotokópoulos, il est né le 1er octobre 1541 dans le village de Fodele, près d'Héraklion en Crète. Il mourut en Espagne le 7 avril 1614 à Tolède.

El Greco fut un des peintres et sculpteurs clés du siècle d'or espagnol. A son époque, la Crète était sous l'égide de la république de Venise. Il y débuta par la peinture d'icônes dans la plus pure tradition byzantine. Il se rendit ensuite à Venise pour étudier avec Titien et le Tintoret, puis rejoignit Tolède en Espagne pour s'y installer. On le considère alors comme le plus Espagnol des peintres Espagnols.

Son style singulier le classe parmi les maniéristes. Il utilise la lumière de manière baroque, ce qui donne à ses modèles un aspect très particulier. Les corps que peint le Greco sont tortueux, torturés, à la limite de l'irréel. Ils sont démesurément allongés et mesurent jusqu'à douze têtes de haut, ce qui leur donne une élégance et une élasticité hors du commun. La peinture du Greco est essentiellement religieuse.

Trois-cents ans plus tard, Pablo Picasso et Pollock s'inspireront du Greco pour révolutionner l'art pictural.

On trouve de nombreux tableaux du Greco au musée du Prado à Madrid.